giovanni giannini

nus

 

1997 presentation rené lesné

directeur des études à l'ensad - paris

Imaginez une cité composée de blocs semblables, répétés au point de remplir l’espace, ne laissant entre eux que des rues droites ou des places carrées infinies.

Dans ces cités, les gens vont et viennent sans se voir et sans rien voir, pressés par le souci d’aller  d’un point à un autre sans savoir ni où, ni pourquoi. Figures grotesques, figées et stéréotypées, pas même  tristes, seulement absentes.

Ce monde mécaniste d’un autisme quotidien n’est pourtant pas désespéré. Dans les dernières oeuvres de Giovanni Giannini, l’univers peint est moins grimaçant et le grinçant fait place à la volupté. Est-ce le passage de la toile au papier? Une rugosité douce remplace le lissé de la toile. A coté de ces figures de marionnettes, d’hommes affairés et absents, la Femme est vivante et opulente. La Femme s’expose, exhibe son corps comme un don de soi. Semblable à ces Déesses primitives, ses formes sont arrondies, plantureuses. Son regard croise  volontiers votre regard, ce qui n’est pas souvent le cas de ces pantins dont le regard est fuyant ou perdu - latéral par rapport au plan du tableau.

La Femme délivre la vie. Elle est la vie. Dans les peintures sur papier,Nus, ceci est évident. La Femme est le motif central, elle remplit le cadre, elle est souveraine, sûre d’elle. Sur le papier, la matière est généreuse, le grain joue avec le pigment posé et absorbé. La couleur est voluptueuse. La peinture est présence. Le corps se fait charnel dans cet apparaître pictural. La sensualité de l’une et de l’autre se conjuguent ; elles effacent les discours, le tissu d’échanges convenus, les cubes imbéciles qui nous compartimentent et empêchent  l’émotion.

Le plaisir est là simplement.

 

from 1989

nude theme

ensad paris

nude & yellow car - 100x81 cm - 2012

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